mardi 31 mai 2011

Le gamin au vélo **


Loin, très loin, des cimes d'arrogance magnifique de Tree of life, de nombreux cinéastes content des histoires de façon simple et (parfois) touchante.
Parmi ceux là, il y a les frères Dardenne. Succédant (avec Il était une fois en Anatolie) au grand prix du festival de Cannes à des hommes et des dieux de Xavier Beauvois, ce film simple et très sobre raconte avec sincérité l'histoire d'un gamin prêt à tout pour retrouver son père.

Je n'avais jamais vu de films des frères Dardenne, et ce Gamin au vélo me donne plutôt envie de continuer.
L'histoire, touchante, est racontée de façon très simple, sans fioriture. On peut regretter une mise en scène qui suit plus l'action qu'elle ne la commente, ainsi que quelque passages écrits quelque peu à la truelle, comme la rencontre avec le dealer, mais rien ne saura détourner l'attention du spectateur de l'histoire qu'on lui conte.

Cette recherche du père est universelle et touche tous les spectateurs.
Ce gamin au vélo ne trouvera pas le repos tant qu'il n'aura pas retrouvé le père qui devait venir le chercher au centre il y a un mois. On ressent son manque, et sa rage tout au long du film, dans les bagarres qu'il ne semble jamais vouloir perdre ou par son attitude renfrognée en permanence.
Le jeune Thomas Doret parvient à incarner ce personnage torturé en permanence.

Il est accueilli par la seule femme qui ait vu ce qu'il y avait en lui, et qui va le temps du film tenter de lui donner l'amour maternel qu'il n'a pas reçu, brillamment incarné par une Cécile De France bien meilleure quand elle est dirigée par d'humbles metteur en scène.
Ce n'est qu'à la fin, après avoir résolu ses complexes identitaires que le jeune garçon se sentira enfin chez lui chez sa mère de substitution.


Jusqu'au bout, dans une intrigue parfois cousue de fil blanc et surtout écrite à la truelle (la rencontre avec le gangster), les frères Dardenne instaurent cette ambiance étrange, en tension permanente, avec une certaine réussite, tant le jeune garçon est à fleur de peau. La scène finale est une métaphore étonnante qui peut signifier beaucoup de choses.
A l'image de cette scène, l'âpreté dans la façon de filmer des Dardenne rend toujours dérangeant les petits rien, le film en gagne une certaine puissance, mais reste tout de même mineur pour un grand prix à Cannes.

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