lundi 13 juin 2011

London Boulevard *


Difficile de faire un film de petits gangsters "à l'anglaise" crédibles quand on a aucun acteur compétent. Fort logiquement, bien loin d'atteindre les sommets d'un Guy Ritchie (arnaques, crimes et botanique) ou d'un Danny Boyle (Trainspotting), London Boulevard n'est qu'une suite de situations convenues. 
William Monahan est un triste scénariste hollywoodien qui semble avoir pris le pire de ce qu'il avait crée là bas (quoique crée est un bien grand mot, son coup d'éclat est un remake) en tentant de le moduler à la sauce britonne, en l’assaisonnant d'une intrigue amoureuse.

William Monahan n'a fait qu'un vulgaire copier coller de son oeuvre à Hollywood elle même copiée collée, et de ses inspirations anglaises.

On retrouve la musique assourdissante de Boyle et Ritchie, mais mal gérée, une sorte d'humour pince sans rire briton dont il a visiblement eu du mal à saisir le concept tant on ne rit pas une fois, et tant c'est vulgairement amené. 
Le scénario ne fait que reprendre ce qu'il avait fait dans les infiltrés en y ajoutant une touche de Ritchie. On retrouve plus ou moins les même seconds rôles crétins, le héros qui sort de taule, le boss fou, qui accessoirement jouait déjà le bras droit de Nicholson dans Les infiltrés, les pédés dandys ou serbo croates. Tout est prémaché par le "cinéaste" qui fait une sorte de bouillie indigeste.

Il essaye ensuite vainement de nous la faire avaler, ce qui s'avère difficile tant la distance qu'il a pris par rapport à l'action est grande. La musique assourdissante et le rythme aléatoire, naviguant entre l'épileptique et ellipses mal gérées, noient ici tout enjeu dramatique dans une soupe distancée (et "distancière") de cadres plats qui se voudrait plus ou moins drôle, ce qui est difficile quand on a aussi peu de talent que William Monahan. 

Il est ici privé de ce qui faisait la substance du dernier film qu'il ait scénarisé, les acteurs. Colin Farell déploie une belle énergie, gâchée par un jeu monoexpressif un peu soulant à la longue, le boss qui malgré une belle volonté semble constamment à coté de ses pompes. Et que dire de Ben Chaplin. Il est tellement ridicule qu'il saborde toutes les scènes dans lesquels il apparait. Pour ce coup, on peut dire que William Monahan n'a pas su diriger son acteur une seule seconde. Quel beau gâchis !!

Keyra Knightley aurait pu (du ?) être retirée de l'intrigue, tant elle est inutile. Lorsque le héros se fait finalement crever, on ne pense pas une seconde à "oh mon dieu il ne va pas pouvoir la rejoindre aux Etats Unis", on se dit juste à "Mais c'est quoi encore que ça ?" puis on se dirige vers la sortie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire