dimanche 3 juillet 2011

Beginners ***


Avec simplicité, personnalité, et une naïveté touchante, Mike Mills nous touche encore au cœur.
Il nous livre un film touchant, une belle histoire d'amour, de celles qui font reprendre gout à la vie.

Car c'est de ça qu'il est question dans Beginners, la perte progressive de l'espoir, de cette petite étincelle de vie, quand la routine détruit la magie.
 Dans une ambiance très nostalgique, presque morne, Mike Mills arrive à faire ressortir les moments où opère la magie de l'amour avec un peu de naïveté dans les dialogues mais une nostalgie mature en permanence, comme une vision du passé.
Le rythme lent pourra rebuter certains, mais devient une pesanteur nostalgique, qui saisit par la beauté de ses instants de grâce. Signe de cet beauté de la vie ordinaire, qui nous prend lorsqu'on y croit, qu'a su saisir Mike Mills.

C'est son Oliver, grand rêveur et artiste dépressif, qui incarne son personnage omniscient, qui ne sait lui même plus où il en est lorsqu'il rencontre Ana.
L'actrice mystérieuse laisse planer beaucoup de zones d'ombres, et c'est ce qui attire Oliver, et qui les poussera ensemble. Et c'est au moment de réaliser la routine du couple que ça ne marche plus.
A cet idéal de couple défaillant, Mike Mills oppose le milieu homosexuel de son père, vivant au jour le jour, plein de joie, d'amitiés, de rencontres, d'amour, qu'Oliver perçoit chez son père.

En mettant en relation ces deux relations, celle d'un amour fort entre un père et son fils, et celle d'un amour naissant entre deux amants, Mike Mills réussit un joli film qui aborde avec talent le thème du couple. Il le montre ici comme un chantier permanent, fragile, qui peut du jour au lendemain s'achever, se briser, et qu'il convient de construire en s'aidant de son passé. C'est grâce à son père, mort quelques mois plus tôt, qu'Oliver se relève et essaye d'aimer Anna avec l'amour que lui aurait porté son père.

Le film doit en grande partie sa réussite à ses acteurs. Ewan McGregor est bouleversant d'humanité, Mélanie Laurent prouve qu'elle peut (très) bien jouer, et Christopher Plummer complète ce trio dans un rôle aussi surprenant que touchant.
Une très belle réussite de cette année, et un bon jalon dans la carrière de l'ex clippeur Mike Mills.

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