Deux chaises. Sur l'une d'elles, une femme, sur l'autre un homme. Face à eux, vous êtes seuls juges.
Une séparation est un film qui s'adresse à son spectateur, à son jugement. Il prend la forme d'un témoignage, et seul le spectateur peut juger, tant les personnages ont tous raison et tort.
Au fur et à mesure de l'enquête, chaque personnage s'esquisse un peu plus et le jugement devient plus difficile, les frontières entre la justice et l'équité s'estompant un peu plus.
Tous les personnages sont bouleversants par leurs motivations, aucun n'a tort ou raison.
Asghar Farhadi évite le piège de la neutralité factice grâce à un scénario d'une rare intelligence, pleinement réaliste, qui parvient à transformer une tranche de vie en thriller, et non l'inverse.
En se mettant au plus près de ses personnages, avec cet assemblage de plans fixes laissant parler les personnages dans les limites du cadre, comme présentés à l'oeil extérieur du spectateur, le réalisateur iranien parvient à insuffler une formidable vie dans son film.
Il est bien aidé en cela par des acteurs tous bouleversants. Leur prix d’interprétation collectif à Berlin est totalement mérité. Chaque réplique sort du cœur, on les sent à fleur de peau, comme une façon de rappeler le contexte particulièrement douloureux de cette vie iranniene.
Car il faut bien avouer que Asghar Farhadi a su également éviter le piège du documentaire incendiaire sur l'Iran.
Pas de dénonciation du voile, des violences policières, de la propagande ou de je ne sais quoi. Ce ne sont que quelques indices qui laissent percevoir le difficile train de vie de Téhéran. Le chômage, les difficultés d'assurer un avenir à ses enfants, les salaires de misère, la misère de la famille dont le père est arrêté par les créanciers, condamné à payer encore et encore son du à la société. Tout est présenté au spectateur dans le cadre de l'histoire, de façon parfaitement neutre, rien n'est surligné, le spectateur est toujours seul juge.
On ressent tout de même une vraie prise de parti du réalisateur.
Ce que Asghar Farhadi semble condamner, c'est cette justice à double vitesse, cet asservissement de toute une classe de travailleurs extrêmement par une classe de créanciers et de fonctionnaires. Cet aspect devient particulièrement dérangeant pour le spectateur occidental vivant au hasard en France (tiens tiens) qui en fait toujours l'expérience, en dépis des siècles et de la démocratie.
Le réalisateur semble presque placer délibérément le spectateur occidental dans la position du juge qu'il n'a que trop connu, mais qu'il se révèle comme d'habitude incapable d'assumer.
Jusque dans un ultime pied de nez à la culture du divorce occidentale avec ce plan final sur lequel est étalé le générique final. Le père et la mère sont assis et attendent. Vous avez, après ce premier plan entendu la plaidoirie des deux plaignants, maintenant, c'est à vous de juger, ils ne peuvent qu'attendre, attendre votre jugement.
Et ce jugement ne vient pas, puisque le spectateur reste dans la salle, à attendre que le réalisateur le fasse pour lui.
Une séparation est un film qui s'adresse à son spectateur, à son jugement. Il prend la forme d'un témoignage, et seul le spectateur peut juger, tant les personnages ont tous raison et tort.
Au fur et à mesure de l'enquête, chaque personnage s'esquisse un peu plus et le jugement devient plus difficile, les frontières entre la justice et l'équité s'estompant un peu plus.
Tous les personnages sont bouleversants par leurs motivations, aucun n'a tort ou raison.
Asghar Farhadi évite le piège de la neutralité factice grâce à un scénario d'une rare intelligence, pleinement réaliste, qui parvient à transformer une tranche de vie en thriller, et non l'inverse.
En se mettant au plus près de ses personnages, avec cet assemblage de plans fixes laissant parler les personnages dans les limites du cadre, comme présentés à l'oeil extérieur du spectateur, le réalisateur iranien parvient à insuffler une formidable vie dans son film.
Il est bien aidé en cela par des acteurs tous bouleversants. Leur prix d’interprétation collectif à Berlin est totalement mérité. Chaque réplique sort du cœur, on les sent à fleur de peau, comme une façon de rappeler le contexte particulièrement douloureux de cette vie iranniene.
Car il faut bien avouer que Asghar Farhadi a su également éviter le piège du documentaire incendiaire sur l'Iran.
Pas de dénonciation du voile, des violences policières, de la propagande ou de je ne sais quoi. Ce ne sont que quelques indices qui laissent percevoir le difficile train de vie de Téhéran. Le chômage, les difficultés d'assurer un avenir à ses enfants, les salaires de misère, la misère de la famille dont le père est arrêté par les créanciers, condamné à payer encore et encore son du à la société. Tout est présenté au spectateur dans le cadre de l'histoire, de façon parfaitement neutre, rien n'est surligné, le spectateur est toujours seul juge.
On ressent tout de même une vraie prise de parti du réalisateur.
Ce que Asghar Farhadi semble condamner, c'est cette justice à double vitesse, cet asservissement de toute une classe de travailleurs extrêmement par une classe de créanciers et de fonctionnaires. Cet aspect devient particulièrement dérangeant pour le spectateur occidental vivant au hasard en France (tiens tiens) qui en fait toujours l'expérience, en dépis des siècles et de la démocratie.
Le réalisateur semble presque placer délibérément le spectateur occidental dans la position du juge qu'il n'a que trop connu, mais qu'il se révèle comme d'habitude incapable d'assumer.
Jusque dans un ultime pied de nez à la culture du divorce occidentale avec ce plan final sur lequel est étalé le générique final. Le père et la mère sont assis et attendent. Vous avez, après ce premier plan entendu la plaidoirie des deux plaignants, maintenant, c'est à vous de juger, ils ne peuvent qu'attendre, attendre votre jugement.
Et ce jugement ne vient pas, puisque le spectateur reste dans la salle, à attendre que le réalisateur le fasse pour lui.
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