vendredi 15 juillet 2011

Blue Valentine ***


Ryan Gosling et Michelle Williams sont extraordinaires.
Non content d'avoir fait le bon choix en tournant pour Winding Refn, ainsi que d'avoir fait le bon choix de smoking pour la montée des marches (il était plus sexy, original et élégant que toutes les personnalités ayant foulé le tapis rouge cette année. Seul Jude Law lui rendait en attirance), Ryan Gosling interprète à la perfection ce rôle de grand dadais, spontané et aimant, mais maladroit.
Michelle Williams, sorti du tournage de Shutter Island et de La dernière piste (que je vais voir demain :) ) lui rend la pareille avec sa touche de fraicheur, que va mettre à rude épreuve les tourments de la vie.
Plus que leurs prestations, c'est leur alchimie qui bouleverse. Ils ne jouent plus, ils sont, ils n'imitent pas, ils font, ils ne se connaissaient pas, mais ils s'aiment à la folie.

En montant en parallèle la rencontre et l'amour naissant des deux jeunes adultes, et la flamme vacillante de leur passion, Derek Cianfrance questionne dans la profondeur sur le pourquoi et le comment.
Jamais la réalisatrice ne nous donnera d'indice concrets sur cette tragédie qui aura emmené deux êtres à passer d'un bonheur si parfait à une séparation si brutale.
C'est cela qui fait de Blue Valentine un tel coup de cœur. Rien n'est dévoilé, mais tout est suggéré.

Car au long de la séance, on ne cesse de voir deux personnes qui savaient communiquer dans les silences, se comprendre simplement en se regardant, mais qui au fil des épreuves, ne savent plus comment se parler, se comprendre et s'entendre.

Poussé à bout par les épreuves de la vie, la flamme va s'éteindre pour ne laisser place qu'à un vide d'une profondeur infinie, comblé de souvenirs. Entre ces deux jeunes gens qui se mariaient plein d'espérance, et cet homme éploré qui demande à sa femme une seconde chance, et qui pleure pour un amour disparu et une fille déchirée, la vie n'a fait que son œuvre.
Entre les instants de grâce des débuts et les disputes de la fin, le sentiment amoureux aura disparu, faute d'avoir été alimenté.
Comme un symbole, c'est dans une maison de retraite, en visitant deux vieilles personnes perdues et seules que naitra leur amour. Le symbole est aussi poignant qu'on en connait déjà l'issue.

Derek Cianfrance trouve la distance idéale, quelque part entre réalisme et volonté de filmer quelque chose d'immatériel.
Si on peut lui reprocher d'avoir été un peu trop attentive à la noirceur de son récit, au point d'en perdre par instant la nostalgie pour un banal sentiment dépressif, elle aura su se rattraper in extremis grâce à cette séquence d'une mélancolie poignante où se confondent les images de deux êtres qui s'unissent dans l'espérance, et d'un homme qui s'éloigne. Seul.

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