Gil Pender s'ennuie. Il a une fiancée aussi sexy que gourde et superficielle, une future belle famille aussi conservatrice que terre à terre. Lui n'en a que faire de tous ces problèmes matériels. Ce qu'il veut, c'est se balader dans les rues de Paris, sous la pluie, faire revivre le passé l'espace d'une nuit ou d'une journée, pour fuir un futur fait de mort, de disputes et d'enfants.
Alors que sa fiancé s'entiche d'un bobo pédant parisien, que les horribles parents (américains, grossiers, incultes) de la demoiselle font leur petit tour dans le coin pour s'assurer que tout va bien, Gil va se balader dans Paris. Et à peine minuit sonné, voilà qu'un taxi des années 20 s'arrête pour le laisser monter.
C'est le début d'une aventure aussi loufoque que séduisante.
Plongé dans le Paris des années 20 qu'il admirait tant, Gil va rencontrer Hemingway, Scott Fitzgerald, Pablo Picasso, Salvador Dali et autres Cole Porter et Luis Bunuel. Tant d’icônes qu'il n'imaginait que symbole d'un Paris perdu
Woody Allen choisit la voix de la légèreté et offre un beau défilé ludique de star, devant nos yeux aussi ébahis que ceux de l'excellent Owen Wilson, génial en artiste rêveur. Il compose un délicieux Paris des années 20, sublimé par de très beaux décors, et une photo un brin surréaliste, qui contribue à créer une ambiance feutrée et nostalgique.
Si ces personnages sont plus ou moins réussis (Picasso raté, Hemingway très bon, Adrien Brody brillant en Dali, Bunuel très bon ainsi que Scott Fitzgerald qu'on voit peu), les rencontres sont tant de moments magiques, Woody parvient à faire revivre ces gloires du passé artistique grâce à des dialogues ciselés.
Si ces personnages sont plus ou moins réussis (Picasso raté, Hemingway très bon, Adrien Brody brillant en Dali, Bunuel très bon ainsi que Scott Fitzgerald qu'on voit peu), les rencontres sont tant de moments magiques, Woody parvient à faire revivre ces gloires du passé artistique grâce à des dialogues ciselés.
La démonstration peut se révéler lourde (pot pourri comme je l'ai lu par ailleurs), mais l'humour omniprésent nous fait tout de même passer un très bon moment.
Notre new yorkais préféré se paye même des moments totalement détachés de l'intrigue, comme l'intrigue quasi inutile autour du détective, qui prend juste la place qu'il faut pour nous faire rire par une fin étonnante.
Notre new yorkais préféré se paye même des moments totalement détachés de l'intrigue, comme l'intrigue quasi inutile autour du détective, qui prend juste la place qu'il faut pour nous faire rire par une fin étonnante.
Woody se joue des paradoxes temporels pour offrir des passages excellents, comme cette leçon de Picasso avec le bobo parisien, ou ces variations sur le thème des médicaments inconnus dans le passé.
Sous ses aspects de moment sans prétention, ce qu'il est d'ailleurs, Minuit à Paris est une belle leçon d'amour à Paris, à son histoire, mais surtout au présent et à la vie. Comme si la confrontation avec ce passé l'avait convaincu que seul la vie méritait d'être vécu, et que des années de mariage à vivre dans le passé n'était guère profitables pour lui, pas plus d'ailleurs que pour sa fiancée. Le personnage de Marion Cotillard est, à cet égard, vraiment intéressant. La pauvre femme se perd dans le passé et ne vivra jamais vraiment, contrairement à Gil, qui aurait aimé plus avec elle... Et qui rencontre son étonnante jumelle des années plus tard.
Minuit à Paris pourrait très bien rafler quelque chose au festival de printemps. En tous cas, sans être le chef d’œuvre annoncé par la presse, il vaut vraiment le coup.
Je te trouve bien gentil... surtout pour les reconstitutions des années 20 que je trouve très mauvaises (Hemingway et Bunuel en tête).
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